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Description

Introduction

Ce podcast explore l’expérience de Dimitri Souleliac, professionnel en cybersécurité qui a vécu deux expatriations majeures : de la France vers le Québec, puis du Québec vers la Nouvelle-Zélande. Son parcours illustre les défis, opportunités et réalités d’une carrière internationale dans le domaine de la sécurité informatique.

Un parcours atypique

Dimitri a débuté sa carrière en France avant de s’établir au Québec pendant 10 ans, puis de s’installer en Nouvelle-Zélande peu avant la pandémie. Ce qui devait être une expérience de 6 mois au Québec s’est transformé en une décennie d’intégration complète. Cette trajectoire révèle qu’une expatriation réussie demande bien plus que de simples compétences techniques.

La réalité derrière le rêve

L’image romantique de l’expatriation cache une réalité beaucoup plus complexe. Dimitri utilise la métaphore du canard : en surface, tout semble paisible, mais sous l’eau, il faut constamment “pédaler”. Les destinations comme le Québec et la Nouvelle-Zélande font rêver dans l’imaginaire collectif, mais s’y établir nécessite une préparation rigoureuse et une énergie considérable.

Les pays d’immigration actuels (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) recherchent principalement de la main-d’œuvre temporaire pour combler des besoins spécifiques, pas nécessairement des immigrants permanents. Cette réalité économique rend l’installation à long terme plus difficile qu’auparavant, particulièrement dans le contexte actuel où le marché de l’emploi en IT et cybersécurité n’est plus aussi favorable.

Les défis administratifs

Visas et immigration

La question fondamentale à se poser avant tout départ : s’agit-il d’une expérience temporaire ou d’un projet d’installation à long terme ? Cette distinction détermine toute la stratégie administrative. Les permis vacances-travail (PVT) permettent des séjours de 1 à 2 ans, mais la transition vers un statut permanent nécessite de remplir des critères stricts de salaire, santé et qualification.

Dimitri et sa famille avaient préparé leur démarche en amont en demandant la résidence permanente avant même de quitter la France. Cette anticipation leur a offert la flexibilité de rester si l’expérience s’avérait positive. Les démarches administratives sont complexes, coûteuses et chronophages, mais essentielles à planifier correctement.

Reconnaissance des compétences

Pour faciliter son intégration professionnelle, Dimitri a obtenu sa certification CISSP en personne à Paris avant son départ, une démarche stratégique puisque ces certifications sont reconnues en Amérique du Nord. Il a dû trouver un parrain chez IBM pour cette certification, alors rare en Europe. Cette préparation a considérablement facilité sa crédibilité professionnelle à l’arrivée.

L’intégration professionnelle

Une arrivée audacieuse

L’arrivée de Dimitri au Québec illustre l’importance du réseautage. En se présentant à une conférence ASIC sur les Plaines d’Abraham, il a établi des contacts qui ont mené à des entrevues puis à un emploi en trois semaines. Cette approche proactive démontre qu’au-delà de la préparation administrative, l’audace et l’ouverture sont essentielles.

L’employeur s’inquiétait davantage que Dimitri ne reste pas plutôt que de ses qualifications, illustrant que les compétences en cybersécurité sont très transférables internationalement.

Les différences culturelles majeures

Autonomie versus hiérarchie

Une différence fondamentale entre la culture française et celle du Québec ou de la Nouvelle-Zélande réside dans l’autonomie accordée aux professionnels. En Europe, particulièrement en France, la culture est plus hiérarchique et directive. L’État encadre davantage les activités professionnelles.

Au Québec et en Nouvelle-Zélande, on attend des professionnels qu’ils se prennent en main. Dimitri rapporte qu’à son premier emploi québécois, personne ne lui a dit quoi faire. On lui a simplement reconnu son expertise et on attendait qu’il propose des solutions. Cette différence a surpris plusieurs de ses collègues français qui n’y étaient pas préparés et ont dû retourner en France.

Perception du risque

La Nouvelle-Zélande présente une perception unique du risque, liée à son isolement géographique. Bien que non complètement détachée des événements géopolitiques mondiaux, l’île bénéficie d’un sentiment de distance qui influence les approches en cybersécurité. Un exemple frappant : un Néo-Zélandais a développé une application surveillant l’arrivée de jets privés, considérant cela comme un indicateur d’événements majeurs imminents dans le monde.

L’enrichissement professionnel

L’expatriation permet de découvrir différents cadres de référence en cybersécurité. Dimitri a pu comparer les approches européennes (ANSSI, RGPD) avec celles nord-américaines (NIST CSF) et celles spécifiques à l’Océanie (Critical 10 de Nouvelle-Zélande, Essential Eight d’Australie, Cyber Essentials du Royaume-Uni).

Les compétences techniques fondamentales (red team, blue team, pentest) restent similaires d’un pays à l’autre. C’est davantage la gouvernance, les réglementations et l’organisation des rôles qui diffèrent. Cette transférabilité des compétences constitue un avantage majeur de la cybersécurité par rapport à d’autres professions comme médecin ou avocat.

Conseils essentiels pour réussir

1. Préparation administrative rigoureuse

Déterminer dès le départ si le projet est temporaire ou permanent et planifier en conséquence. Les démarches de visa et d’immigration doivent être anticipées avec soin.

2. Attitude positive

Ne jamais partir dans un état d’esprit de fuite. Changer de pays ne résout pas les problèmes personnels ou professionnels non résolus. L’expatriation doit être motivée par un désir d’enrichissement, non par l’insatisfaction.

3. Ouverture d’esprit et curiosité

Éviter les communautés d’expatriés négatifs qui partagent uniquement leurs déceptions. Privilégier les rencontres avec des locaux curieux de partager leur culture. Se présenter comme un nouvel arrivant intéressé génère généralement un accueil chaleureux.

4. Participation aux événements

Les conférences et événements professionnels constituent la porte d’entrée idéale pour comprendre l’écosystème local et créer un réseau professionnel dans son nouveau pays.

Conclusion

L’expatriation en cybersécurité offre d’immenses opportunités d’enrichissement professionnel et personnel, mais ne doit pas être idéalisée. Le succès repose sur une préparation minutieuse, une attitude positive, et la compréhension que les choses ne sont pas forcément meilleures ailleurs, mais différentes. Cette différence constitue précisément la richesse de l’expérience internationale.

Collaborateurs

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Tags: consultation, international


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